Je laisse la parole à Charente libre, en guise de préface, qui a si bien su capter l'essence même de mon projet... (lien et article ci-dessous)
Une maison de castor sur les berges de la Charente
Richard Beaumois, un jeune étudiant de l'Eesi, s'est lancé une expérience artistique originale qui le conduit à construire de ses propres mains son atelier de dessinateur de BD. Prendre le contrôle de son espace, c'est vital.
C'est juste en face l'immeuble Salmon, sur la route de Bordeaux, que Richard Beaumois construit son atelier
Photo Céline Levain
Il
y en a qui bâtissent des châteaux en Espagne, d'autres des cabanes au
Canada, Richard Beaumois, lui, construit son atelier d'artiste à
Angoulême. Cet étudiant de quatrième année de l'Ecole européenne
supérieure de l'image n'a pourtant rien d'un ermite endurci, ni d'un
militant du DAL, l'association Droit au logement.
«J'ai voulu aller jusqu'au bout de ma démarche de création en construisant moi-même mon propre espace de travail»,
explique ce dessinateur de BD en herbe qui a obtenu l'autorisation et
380€ d'aide de son école pour pouvoir expérimenter son concept, route de
Bordeaux.
Le
mois dernier, entre les préfabriqués mis à la disposition de l'école
par la ville d'Angoulême et au pied de la rampe d'envol d'un autre
étudiant de l'Eesi, Richard Beaumois a commencé à élever en matériaux de
récupération son futur atelier qui ressemble à une soucoupe volante.
Mais avant de se lancer dans les fondations, il a mis six mois à bâtir
les plans, réaliser une maquette à l'échelle et trouver les
financements.
«Les ateliers de l'école sont très bien et je m'entends bien avec les autres étudiants, reprend Richard Beaumois qui a séduit ses enseignants avec ce projet, mais
prendre le contrôle de son espace, c'est vital. Je pense que tout
artiste a besoin de construire lui-même son lieu de création pour être
en cohérence. Je veux savoir si je vais pouvoir produire différemment
que dans l'école ou mon appartement du plateau».
«Le Château suisse»
Construite
entièrement en bois sur un plancher fait de palettes, Richard Beaumois
ne va pas s'arrêter aux murs. Il a prévu de construire seul et de ses
propres mains les chaises, meubles et table à dessin de son atelier.
Pendant les vacances où il retourne chez lui à Lyon, il va bâcher son
oeuvre en cours de réalisation. «En septembre, je vais poser les
fenêtres et m'attaquer à l'étanchéité des murs en lattes de plancher
hydrofuge, que je vais enduire à l'extérieur d'un mélange de chaux et de
terre», reprend ce castor nouvelle vague.
Si la forme principale est définitive, les aménagements, eux, seront évolutifs. «Je
veux que cet atelier se transforme en fonction des besoins que je vais y
avoir. Par exemple, pour cet hiver, je vais devoir l'isoler et la
chauffer pour pouvoir y travailler, note Richard Beaumois qui appelle son atelier le Château suisse. C'est
une spéciale dédicace pour les frères Chapuizat, qui sont suisses, avec
lesquels j'ai travaillé sur leurs constructions oniriques qui m'ont
donné l'idée de ce château».
Et même s'il a pris du retard
sur la demande d'autorisation de construction au service de l'urbanisme
de la ville, Richard Beaumois espère que la mairie ne détruira pas son
oeuvre qui de toute façon a vocation à être éphémère. «Cette
coquille, je l'ai pensée comme une sculpture dans laquelle je veux
produire en toute liberté et me fixer mes propres règles, confie ce jeune homme passionné d'architecture. En fait, je me suis inspiré des mansardes parisiennes pour la construction de ma charpente».
Reste
que la construction de ce projet est particulièrement chronophage pour
l'étudiant dont le travail principal est tout de même l'apprentissage de
la BD. «C'est compliqué de mener les différents projets sur
lesquels je travaille de front, mais je ne pouvais pas manquer cette
opportunité que seule une école d'art pouvait m'offrir, conclut Richard Beaumois, qui enfant adorait construire des cabanes au fond du jardin. Je ne sais pas encore quand, ni comment, mais une chose est sûre, un jour, je construirai ma maison d'habitation».
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