13.5.12

INTRODUCTION #2

Je laisse la parole à Charente libre, en guise de préface, qui a si bien su capter l'essence même de mon projet... (lien et article ci-dessous)



Une maison de castor sur les berges de la Charente 

Richard Beaumois, un jeune étudiant de l'Eesi, s'est lancé une expérience artistique originale qui le conduit à construire de ses propres mains son atelier de dessinateur de BD. Prendre le contrôle de son espace, c'est vital.

C\'est juste en face l\'immeuble Salmon, sur la route de Bordeaux, que Richard Beaumois construit son atelierPhoto Céline Levain
C'est juste en face l'immeuble Salmon, sur la route de Bordeaux, que Richard Beaumois construit son atelier
Photo Céline Levain

Il y en a qui bâtissent des châteaux en Espagne, d'autres des cabanes au Canada, Richard Beaumois, lui, construit son atelier d'artiste à Angoulême. Cet étudiant de quatrième année de l'Ecole européenne supérieure de l'image n'a pourtant rien d'un ermite endurci, ni d'un militant du DAL, l'association Droit au logement.
«J'ai voulu aller jusqu'au bout de ma démarche de création en construisant moi-même mon propre espace de travail», explique ce dessinateur de BD en herbe qui a obtenu l'autorisation et 380€ d'aide de son école pour pouvoir expérimenter son concept, route de Bordeaux.

Le mois dernier, entre les préfabriqués mis à la disposition de l'école par la ville d'Angoulême et au pied de la rampe d'envol d'un autre étudiant de l'Eesi, Richard Beaumois a commencé à élever en matériaux de récupération son futur atelier qui ressemble à une soucoupe volante. Mais avant de se lancer dans les fondations, il a mis six mois à bâtir les plans, réaliser une maquette à l'échelle et trouver les financements.
«Les ateliers de l'école sont très bien et je m'entends bien avec les autres étudiants, reprend Richard Beaumois qui a séduit ses enseignants avec ce projet, mais prendre le contrôle de son espace, c'est vital. Je pense que tout artiste a besoin de construire lui-même son lieu de création pour être en cohérence. Je veux savoir si je vais pouvoir produire différemment que dans l'école ou mon appartement du plateau».

«Le Château suisse»
Construite entièrement en bois sur un plancher fait de palettes, Richard Beaumois ne va pas s'arrêter aux murs. Il a prévu de construire seul et de ses propres mains les chaises, meubles et table à dessin de son atelier. Pendant les vacances où il retourne chez lui à Lyon, il va bâcher son oeuvre en cours de réalisation. «En septembre, je vais poser les fenêtres et m'attaquer à l'étanchéité des murs en lattes de plancher hydrofuge, que je vais enduire à l'extérieur d'un mélange de chaux et de terre», reprend ce castor nouvelle vague.
Si la forme principale est définitive, les aménagements, eux, seront évolutifs. «Je veux que cet atelier se transforme en fonction des besoins que je vais y avoir. Par exemple, pour cet hiver, je vais devoir l'isoler et la chauffer pour pouvoir y travailler, note Richard Beaumois qui appelle son atelier le Château suisse. C'est une spéciale dédicace pour les frères Chapuizat, qui sont suisses, avec lesquels j'ai travaillé sur leurs constructions oniriques qui m'ont donné l'idée de ce château».

Et même s'il a pris du retard sur la demande d'autorisation de construction au service de l'urbanisme de la ville, Richard Beaumois espère que la mairie ne détruira pas son oeuvre qui de toute façon a vocation à être éphémère. «Cette coquille, je l'ai pensée comme une sculpture dans laquelle je veux produire en toute liberté et me fixer mes propres règles, confie ce jeune homme passionné d'architecture. En fait, je me suis inspiré des mansardes parisiennes pour la construction de ma charpente».

Reste que la construction de ce projet est particulièrement chronophage pour l'étudiant dont le travail principal est tout de même l'apprentissage de la BD. «C'est compliqué de mener les différents projets sur lesquels je travaille de front, mais je ne pouvais pas manquer cette opportunité que seule une école d'art pouvait m'offrir, conclut Richard Beaumois, qui enfant adorait construire des cabanes au fond du jardin. Je ne sais pas encore quand, ni comment, mais une chose est sûre, un jour, je construirai ma maison d'habitation».

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